Succès de la conférence
« Saint-Vincent, l’église des Marais »
L’église de Lacanau, livrée au culte en 1765, a 250 ans cette année : un patrimoine architectural et religieux, mais aussi l’histoire d’une relocalisation, quand se confondent leçons du passé et enjeux d’aujourd’hui
En ce samedi 28 novembre 2015, nous abordions, dans les murs de l’église Saint-Vincent de Lacanau, l’histoire troublée de cet édifice, ou plutôt, de celui qui l’a précédé. Plus de 100 personnes ont assisté à cette présentation, en premier lieu le Père Joseph Batware, responsable du secteur pastoral des Lacs, que nous remercions une nouvelle fois d’avoir accueilli l’évènement. Mme Pascale Got, députée du Médoc, et M. Dominique Fédieu, conseiller départemental, étaient officiellement excusés, ainsi que Mme Valérie Commin, sous-préfète de l’arrondissement de Lesparre-Médoc, soumise à la période de réserve électorale.
La véritable histoire d’une église déplacée sous le règne de Louis XV pour fuir la montée des eaux : le thème promettait d’être captivant, car il constituait une approche de l’histoire de l’urbanisme, de la climatologie, des mentalités, et bien entendu, celle des lieux de culte disparus, des bâtiments et des hommes. La conférence a permis de nous plonger dans le passé d’un Lacanau totalement oublié, englouti pourrait-on dire, dont la seule représentation fidèle est la carte dressée par Claude Masse autour de 1700. Les reconstitutions de l’ancien bourg, au moyen d’éléments superposés et de plans, ont permis de se projeter de façon inédite dans la rue principale de l’ancien bourg, celle que l’on nommait autrefois « la carreyre publique ». Avec, d’emblée, une annonce : les mythes qui entourent l’histoire de cette église tombent avec l’étude des sources.
Une église rebâtie à l’identique pierre par pierre ? Que non. Le simple examen des dimensions des deux édifices le démontre : le vaisseau de la nouvelle église est bien plus développé que celui de l’ancienne, pour laquelle les témoignages sont clairs, la nef étant si modeste que le curé a peine à se glisser entre le balustre de la communion, la chaire, et le banc des seigneurs. Une église construite au lieu dit « Poujeau de l’Ascension », comme on le lit partout ? Absolument pas ! Le Poujeau de l’Ascension se situait vers l’entrée de l’actuelle avenue du Lac, et cette localisation correspond à un premier projet avorté, en 1714, non pas au projet final, lancé en 1762. Une église édifiée en 1766, voire 1767 ? Pas davantage… La demande tendant à sa bénédiction et faisant état de son achèvement date du début du mois de décembre 1764, et la visite préliminaire, pour laquelle le diocèse délégua le curé de Saumos, eut lieu très précisément le 10 janvier 1765. C’est bien en 2015 qu’il fallait « marquer le coup » : souhaitons qu’après notre initiative, d’autres idées émergent pour prolonger cet anniversaire.
Ces erreurs récurrentes sur trois points fondamentaux révèlent aussi la valeur et la fragilité du document d’archive : les dimensions de l’ancienne église, un seul document nous les fournit ; la certitude de la date de 1765, gravée sur le clocher-mur, n’est acquise que par une discrète note d’Auguste Brutails, redécouverte depuis peu ; quant au Poujeau de l’Ascension, c’est un acte notarié totalement indépendant des avatars de l’église, postérieur même à sa réédification, qui nous confirme son site de manière irréfutable. Il aurait suffi que ces trois documents soient perdus pour que ces preuves disparaissent : seule leur entrée aux Archives départementales les a durablement protégées. Et c’est bien pour cela qu’il faut dénoncer encore une fois le pillage, la destruction, l’appropriation des archives locales, dont la responsabilité échoit aux communes : répétons-le, chaque pièce égarée est un pan d’histoire qui s’efface.
L’intervenant a insisté sur la multiplicité et le croisement des sources archivistiques, nécessaire pour reconstituer ce type d’historique : si le dépouillement des archives notariales et le vaste fonds de l’archevêché entrent les premiers en ligne de compte, il faut savoir glaner partout l’information. De surcroît, l’histoire d’un édifice religieux est intimement liée à l’histoire personnelle des prêtres qui se succèdent à la tête de la paroisse, et des Ordres dont elle pouvait dépendre, comme les Chartreux au Porge, les chevaliers de Malte au Temple ou à Benon, les chanoines de la cathédrale de Bordeaux à Sainte-Hélène... Si certaines anecdotes font sourire, telle que la réprimande de Mgr de Sourdis à l’égard de l’abbé Lalanne, curé de Lacanau, « qui fréquente les tavernes bien qu’il lui ait été enjoint de les fuir », ou l’obligation pour le prêtre de partager la chambre d’un presbytère misérable avec son cheval à défaut d’écurie, d’autres traduisent la dure réalité d’un sacerdoce pénible, exercé dans un pays perdu. Des prêtres issus pour la plupart de la petite bourgeoisie rurale, et quelques-uns natifs de Bordeaux, qui se retrouvent au fond de la lande, dans un environnement malsain, et surtout, au milieu d’une population défiante et ignare que rongent les superstitions. Des croyances païennes que l’on traque : l’Eglise s’attache à réduire les dévotions excessives que les paysans témoignent aux Saints, supposés protéger de la grêle, des épidémies, des maléfices. Mgr de Béthune, au milieu du 17e siècle, fait supprimer de nombreux autels secondaires dans les églises landescotes, préconise le retrait de certaines statues, et même, sentence suprême, qu’elles soient ensevelies. Le culte des « images » ne doit se faire qu’à bon escient, et Mgr de Sourdis exige qu’un beau tableau de saint Vincent, patron de l’église de Lacanau, soit exécuté pour orner le maître autel. Mais ces paroisses sont pauvres, et vont le devenir plus encore avec le 18e siècle. Les curés y vivent dans un profond état de solitude. Certains ne le supporteront pas.
En ces 17e et 18e siècles, l’orthodoxie des pratiques est l’un des grands combats de l’Eglise, et les visites pastorales, dont le premier but spirituel est de porter à la communauté d’habitants la confirmation, ont une autre portée : elles permettent d’exercer une forte vigilance, et, jusqu’à la Révocation, de traquer les huguenots. La forte personnalité de Mgr de Sourdis, présent à Lacanau en mars 1611, s’impose : c’est le premier grand exemple de « tournée du diocèse ». Deux autres visites auront lieu, celle de Mgr de Béthune, en mai 1659, et finalement, celle de Mgr de Maniban, en mai 1734. Leur passage nous offre trois instantanés du bâtiment disparu, de cette église des Marais dont le souvenir s’est rapidement dissous. Les procès-verbaux sont précieux pour l’étude du mobilier : ainsi, découvre-t-on que Mgr de Sourdis distingua le groupe sculpté que l’on peut encore admirer au bas de l’église et qui fut classé en 1908 avec la statue de saint Jacques, cette scène de la Déploration du Christ représentant Notre Dame de Pitié, accompagnée de la Madeleine et de saint Joseph d’Arimathie, datée du 16e siècle mais que l’on dit plus ancienne encore : le prélat, cousin de la belle Gabrielle d’Estrées, était aussi un grand amateur d’art. Disparus en revanche, les ossements non identifiés qu’accompagnaient de petits billets relatant des épisodes de la Passion, et pour lesquels Mgr de Sourdis souhaitait que l’on confectionnât un reliquaire digne de ce nom : ordonnance qui ne fut pas suivie.
La lutte parfois tenace que mènent les prétendants au bénéfice de Lacanau, une cure où l’on ne partage la dîme avec aucun ordre religieux (et elles sont rares), nous marque également. C’est le conflit qui oppose l’abbé de Gascq, issu d’une grande famille de parlementaires bordelais, avide d’honneurs, qui deviendra à Paris aumônier de la Princesse Palatine, et le jeune Jean Castaigna, fils d’un petit procureur au sénéchal de Guyenne. Gascq ne consentira à céder Lacanau à son compétiteur, ce Lacanau où il ne s’est même pas donné la peine de se rendre, qu’en échange d’une pension annuelle de plusieurs centaines de livres, que ses 4 successeurs acquitteront tour à tour pendant 45 ans !
Mais l’histoire de Saint-Vincent, c’est aussi une réalité crue, presque tragique : celle d’une population qui doit supporter sans les comprendre les effets de phénomènes contre lesquels elle ne dispose d’aucun moyen d’action. Et l’un des aspects les plus sensibles de cette conférence était de démontrer qu’un tel déplacement, aussi modeste soit-il puisque l’église ne recula même pas d’un kilomètre, s’assimilait à un traumatisme collectif. L’homme qui vit à Lacanau en 1650 ou 1700 est profondément enraciné, s’abrite sous le même toit depuis des générations, place chaque jour ses pas dans ceux de ses ancêtres. L’église, le cimetière qui l’entoure, est le puissant symbole de cette permanence. L’idée même de les abandonner est insurmontable, et cela transparaissait nettement dans la chronologie implacable des faits. La toute première alerte mentionnée par les archives a lieu en 1666 ; mais la première décision de déplacer l’édifice date de 1714. Pendant 50 longues années, l’homme s’obstine, veut sauver son église, rehausse à plusieurs reprises son pavement, dépense son trésor non pas à entreprendre de nouvelles constructions, mais à embellir le sanctuaire que le marais condamne : les travaux engagés, qui font appel, comme cela nous a été démontré, à des maîtres artisans bordelais réputés aujourd’hui encore pour d’autres œuvres dument référencées, en sont la preuve : ne va-t-on pas jusqu’à réhabiliter les deux autels latéraux de saint Jacques et de Notre Dame … en 1706 ! Il y a comme un déni, un refus d’admettre l’affreuse nécessité. D’où la question soulevée par le conférencier : quel fut donc le facteur déterminant ?
La réponse, c’est le choc psychologique subi par la population canaulaise, avec une effroyable crise de mortalité qui survient en 1713 et joua sans doute, tel un déclic, un rôle essentiel dans l’acceptation de la réalité. Encore une fois, la connaissance des mentalités landescotes est un élément de réflexion capital. La coutume voulait, même pour les familles les plus humbles, que l’on soit inhumé dans le cimetière paroissial de père en fils aux mêmes places ; sans compter ceux qui y disposent de tombeaux de pierre, antiques sarcophages constamment réutilisés, ou d’une fosse à l’intérieur du sanctuaire lui-même, pratique qui ne fut interdite qu’en 1776. Le respect instinctif de ces pratiques funéraires a pesé d’un poids très lourd dans l’immobilisme des paroissiens. Mais avec ce cimetière submergé par le marais, ce funeste printemps de 1713, quel atroce contexte lorsqu’il s’est agi d’inhumer décemment, en l’espace de quelques mois, 77 défunts, soit 10 % de la population totale, 50 décès de plus que la moyenne annuelle !
Alors le pas fut franchi, mais les difficultés commencèrent. Que ce soit de la part de l’archevêché, ou bien en raison de l’argent qui manquait, les deux premiers projets, ceux de 1714 et de 1733, avortent en dépit d’une situation qui empire : « l’église s’enfonce dans la terre, l’humidité ronge tout, l’eau suinte le long des murs », tel est le constat. Le presbytère n’est plus qu’une cave, et dans le cimetière, les corps des pauvres inhumés en pleine terre, cousus dans un simple linceul selon la coutume, surnagent : Lacanau, et plus loin le village de Talaris, qui n’a pas encore reculé dans l’actuel « chemin de ceinture », deviennent misérables. Il faut attendre 1762 et l’arrivée d’un nouveau prêtre pour que l’opération prenne corps, après que l’on ait comptabilisé écus et louis d’or : près de 14.000 livres, patiemment engrangées dans cette espérance. Un chantier mené tambour battant, puisque la démolition de l’église des Marais et la mise en service du nouveau cimetière ont lieu en septembre 1763, et que la demande pour bénir la nouvelle église parvient à l’archevêché 15 mois plus tard, en fin d’année 1764. Nous partions à la rencontre de nouveaux personnages : un architecte margalais, René Monpontet, déjà rappelé dans Gravé dans la Mémoire (il est l’ancêtre de François Tournier : cf. chap. 1, Grands tombeaux ou grands hommes, pp. 2-5) ; des maçons venus de la Marche et le recours à la production des tuilières de Brach ; et cet épisode singulier, à l’époque de la construction, d’un curé fantôme, l’abbé Micqueau abandonnant une paroisse où la maladie lui a enlevé ses deux jeunes sœurs, avant d’être remplacé par son confrère du Porge, Jean Pigneguy, celui dont le nom surplombe la niche aménagée sous l’auvent du porche Sud de l’église. Une étude comparée des deux édifices, en dépit de la perte des plans et du devis de Monpontet, mettait en lumière les points de convergence : la même abside avec sa voûte en coquille, qui datait des travaux de l’abbé Viaud en 1690 ; les mêmes niches au dessus des autels latéraux ; le même clocher-mur, si différent de celui du Porge conçu comme une tour carrée surmontée d’une flèche. Un rappel enfin sur l’existence d’une église provisoire, avec son autel et son confessionnal, aménagée très vraisemblablement dans le seul bâtiment suffisamment vaste que comprenne le bourg : la grange des seigneurs, où ceux-ci stockaient chaque année la résine amassée par leurs résiniers dans la pignada.
1765 : Saint-Vincent entame sa seconde vie. Dès lors, c’est le bourg tout entier qui se déplace. Déjà, des deux familles qui subsistaient sur le chemin de l’église et du château à l’époque de Claude Masse, les Arnaud dit Migoun (puis Andron) et les Escarran, il ne restait plus personne : ces maisons avaient reculé d’elles-mêmes, sans attendre le transfert des lieux de culte. Mais après celui-ci, c’est l’actuelle place de l’église qui, soudain, se peuple : les baux à fief accordés par les seigneurs pour permettre toute nouvelle implantation nous confirment que ce secteur, ne comprenant alors, hormis une ou deux fermettes, que des landes et des champs, se colonise rapidement à partir de 1760. L’église entraîne dans son sillage la relocalisation du bourg, qui glisse en direction du nord-est, et vient se relier à des zones jusqu’alors éloignées, tel que la Métairie ou le village de Cantelaude. Lacanau se redéploie, et c’est l’une des étapes majeures d’une urbanisation atypique que traduisait la conférence, car la commune subira ensuite, dans le derniers tiers du 19e siècle, un nouveau mouvement de balancier : creusement du canal et assainissement (1860-1864), arrivée du chemin de fer, de ses ateliers et de la population cheminote (à partir de 1884), font que l’on réinvestit vers l’ouest les terres abandonnées au début du 18e siècle. Lacanau se repeuple, tout en se projetant vers son lac. C’est la fin du temps de ce que les anciens appelaient « les eaux mortes » : à l’aube de 1900, la commune entre dans une nouvelle ère. La conclusion ? Non seulement qu’un territoire est mobile, mais qu’il demeure soumis aux causes physiques, géologiques, en un mot, qu’il est dépendant des facteurs naturels, tout en subissant les interventions humaines qui le transforment. A Lacanau et sur le littoral landescot et médocain en règne générale, les éléments ont toujours été les maîtres, l’Histoire nous l’enseigne : les archives regorgent de témoignages sur le recul des dunes, les tempêtes dévastatrices et les grands incendies du passé, jusqu’au tsunami qui ravagea la côte en 1924. Commercialiser une image intemporelle est une duperie : au 18e siècle, c’est le marais qui a triomphé ; au 21e, ce sera l’océan.
L’intervenant a entamé et conclu son propos en évoquant les précédents écrits qui ont été consacrés à cette église : quelques études sérieuses, et notamment les travaux d’Aurélien Vivie, auquel nous devons une retranscription partielle du registre de la fabrique volé (ou détruit ?) voici une trentaine d’années ; mais aussi des lignes qu’il aurait mieux valu ne pas écrire. Et il était impossible de ne pas dénoncer l’imposture que constituent les gribouillages locaux : ceux de Jean Bergey (1867-1939) dit Bergerin, qui fut photographe au bourg de Lacanau, repris aveuglément par Flavien Rames (1872-1963), pharmacien de son état, colportés encore par des personnes très éloignées de la rigueur et de l’impartialité qu’exige le traitement des données archéologiques ou historiques. Bergerin a laissé des dessins charmants, mais fantaisistes, tout droit sortis de son imagination, s’assimilant aux niaiseries d’Epinal : le port antique, le château médiéval, ont fait rêver cet enfant de résinier, issu de la première génération à recevoir un embryon d’enseignement. Ce qui, de sa part, est plus grave, c’est d’avoir voulu attribuer un dessin de l’église disparue et de la dernière maison seigneuriale à son aïeul, Jean Bergey (1714-1770), un charpentier qui fut employé sur le chantier de 1764 : ce qu’il a fait en signant ces deux dessins d’un « Jan Bergey 1760 », oubliant que l’ancêtre était illettré. Si l’on admet parfaitement que Bergerin se soit intéressé, avec les moyens intellectuels qui étaient les siens, à l’histoire de son village, cette grossière tentative de mystification est plus difficilement excusable. Le malheur est qu’il eut effectivement en mains beaucoup de documents authentiques qu’il ne sut pas interpréter, et qui furent perdus (détruits ? empruntés… ?) après la disparition de son petit-fils, voici à peine vingt ans. Certains s’y agrippent encore, parce qu’il s’agit d’une histoire fabriquée par un Canaulais de souche, et que l’on cultive ainsi une appartenance pseudo-identitaire. On intitule ainsi « mémoire » ce qui n’est que la perpétuation de fantasmes, d’anecdotes invérifiables, d’une histoire travestie : faiblesse humaine, commune à bien d’autres cantons, presque tolérable tant qu’elle ne nuit pas, mais il est temps d’évoluer. Le capitaine Saint-Jours, auteur, au début du 20e siècle, de nombreux travaux relatifs au littoral gascon, écrivait à ce propos : « Les instituteurs seuls pourront faire oublier à la population les fâcheuses traditions légendaires qui règnent ». Certains petits élèves d’autrefois ont été particulièrement rétifs, restant plus sensibles aux récits enjolivés de leurs grands-pères : pour extirper certaines idées fausses, il faudra encore une petite génération, et surtout, des acteurs, qu’ils soient politiques ou associatifs, indépendants de toute logique de clan.
La vraie question est finalement celle-ci : est-ce par maladresse, par ignorance, ou pour servir quelque intérêt que l’on en vient à galvauder l’histoire locale, qu’on la dénature, que l’on repousse sous le tapis ce qui n’est pas flatteur, certains historiens dits « locaux » témoignant parfois d’une réelle servilité ? Ou bien les trois se conjuguent-ils ? L’interrogation est presque psychologique. Mais lorsqu’on constate, à Lacanau qui n’est qu’un exemple, que le registre des délibérations municipales de la période d’Occupation a disparu, lorsqu’on sait que certaines destructions d’archives publiques (donc inaliénables, il y a des lois) ont été opérées dans un certain cadre pour tenter de couvrir la réputation de certaines familles, on peut librement s’interroger. Tout cela est tellement éloigné du véritable devoir de l’historien, du chercheur, du passeur qu’une simple association comme la nôtre veut être. Quel ressort secret incite l’homme à enterrer l’Histoire, à la salir ou la violenter ? Dans toute son authenticité, et même si certaines pages sont difficiles ou sombres, elle nous enrichit d’une manière ou d’une autre, et doit être respectée… et transmise dans son intégrité. Militons pour cela.
Une nouvelle fois, merci d’avoir été si nombreux à partager la découverte de l’histoire de Saint-Vincent, admirable vestige du passé landescot, 250 ans après sa renaissance.
Hormis les travaux complémentaires menés par l’association, le contenu de la conférence Saint-Vincent, l’église des Marais, est entièrement issu des travaux de recherches du conseiller scientifique d’A2PL. Nous le remercions de les avoir dévoilés avant publication dans le cadre de notre programmation, tout en rappelant que le texte de cette intervention publique, tout comme les éléments repris sur notre site, sont intégralement protégés par le droit d’auteur.